Test du service et du boitier Shadow


J’ai eu l’occasion de tester pendant plusieurs semaines le service et le boitier Shadow car j’étais très intéressé de voir comment le cloud gaming fonctionnerait avec ma connexion internet plutôt moyenne (15 Mbits en ADSL). J’ai d’abord commencé par utiliser le service en installant les applications sur un PC et sur un MAC (une version pour Android est disponible et bientôt une version iOS, c’est dommage je n’ai pas pu essayer sur mon iPad Pro). Il faut obligatoirement utiliser les logiciels fournis par Shadow qui affiche des messages amusants pour vous faire patienter pendant que l’application se lance (ou bien qu’elle effectue des mises à jour). Il est possible de changer les paramètres de connexion pour utiliser plus ou moins de bande passante, se connecter automatiquement ou bien se servir du H265 (format de compression vidéo me semble-t-il). Les applications permettent le “continuous gaming” : commencer une partie sur son Shadow, la continuer sur un ordinateur portable ou fixe ou bien sur sa tablette Android dans le bus ; si les connexion internet sont bonnes, ce n’est plus du domaine de la science-fiction !
On se retrouve alors avec un bureau à distance avec un ordinateur dans le cloud. Cet ordinateur dans le cloud fonctionne sous Windows 10 et en configurant sa session, on obtient son bureau Windows à l’identique ; on peut ainsi y installer les même logiciels que sur n’importe quel autre PC. Pour jouer j’ai bien entendu installé Steam et quelques jeux. Il y a en fait pas mal de lags et je n’ai quasiment pas pu jouer à PinballFX3. Par contre des logiciels comme Photoshop sont utilisables étant donné qu’il nécessitent beaucoup moins de temps réel ; si on a besoin de générer des images ou des vidéos, cela peut être une solution envisageable (c’est aussi un espace de stockage de plus de 200 Go).
Un des avantages est que la connexion internet de l’ordinateur distant est bonne (théoriquement à 1 GBits/s mais les téléchargements de jeux que j’ai réalisé étaient légèrement supérieurs à 30 MBits/s) et ne pénalise pas votre propre connexion internet. Mais il n’est pas conseillé de l’utiliser pour procéder à des téléchargements “abusif” et non légaux. Je pense que l’on peut néanmoins l’utiliser en tant que serveur Web par exemple Il arrive aussi que vous ne puissiez pas utiliser le service immédiatement car l’ordinateur à distance procède à des mises à jour Windows, il faut l’anticiper si vous ne voulez pas être frustré par l’attente.

La deuxième étape a été d’installer le boitier Shadow dont la forme assez originale pourrait laisser penser à un ordinateur complet avec ses ports USB, Ethernet et Display Port. Mais en fait il n’y a pas d’espace de stockage en local et la sortie sur les ports Display Port (un seul utilisable à la fois)  transforme “seulement” le streaming depuis l’ordinateur situé dans le cloud pour l’affichage sur l’écran raccordé au boîtier. Malgré la présence de 4 ports USB, seuls les périphériques basiques sont supportés (clavier et souris bien entendu mais certains modèles gamers ne semblent pas fonctionner) ; hors de question d’utiliser un casque VR ou d’essayer de se servir du boîtier Shadow comme ordinateur pour un Pincab (l’idée m’a traversé l’esprit).
Il est fortement conseillé de se servir de la prise Ethernet et de ne pas utiliser une clé USB Wifi pour le raccordement internet, les performances seraient dégradées (c’est sans aucun doute dans la roadmap des améliorations futures car c’est une contrainte forte de devoir placer le boîtier avec un câble RJ45). Le boîtier peut être loué ou acheter (si vous comptez utiliser le service pendant plus de 18 mois il est alors plus rentable d’acheter le boitier avec les tarifs actuels).
Avec le boitier Shadow je me suis réellement aperçu des limites de ma connexion car l’affichage est pixellisé et avec pas mal de latence. Une tentative de partie de flipper m’a conduit à rester bloqué et à éteindre le boîtier !
Le service s’améliore constamment mais il faut réellement avoir une bonne connexion ; lorsque la fibre sera beaucoup plus déployée, ce genre de services seront très utiles et bien plus performants. Il ne fait aucun doute que Shadow est un précurseur et qu’il est susceptible de séduire les joueurs sur PC équipé d’une bonne connexion internet et qui souhaitent avoir un PC de gamer à jour (et pouvoir continuer des parties à distance). Les offres vont certainement évoluer pour proposer de nouvelles options avec des tailles de stockage plus importants.
Plus d’informations : https://shadow.tech